Une Maison from Eponyme by Eponyme
Tracklist
3. | Une Maison | 3:33 |
Lyrics
C'est l'hiver la limace se la pèle.
L'escargot, ce nigaud, se la pète.
On ramasse les limaces à la pelle,
Pendant qu'ils crèvent de chaud sous la couette.
L'hiver est là, hélas, et le froid sonne le glas.
De celui qui frissonne, sombre, pris sous la glace.
Le sol est si dure, l'eau si solide les dégâts si graves,
Que nul ne survit dans la vie d'une limace.
A la rue, sans coquille et sans le moindre abri,
L'hiver est là, sème la mort, mord la chair, et brise les os,
Sans remords et pire sous le mépris,
De tous ceux qui s'en balek même si c'est la crise.
Car l'escargot, ce nigaud, n'a que du dégoût
Pour la limace pauvre et misérable gourde,
Trop bête pour se sortir la tête des égouts.
Mais c'est l'escargot dont la bêtise est sourde :
Lourde est sa maison, pas d'miracle, pas d'raison,
Que des sans-logis sans logique qui foutent leur zone !
C'est la loi de l'univers, c'est la loi des saisons,
Lorsque l'hiver est là, seule la mort foisonne.
C'est l'hiver la limace se la pèle.
L'escargot, ce nigaud, se la pète.
On ramasse les limaces à la pelle,
Pendant qu'ils crèvent de chaud sous la couette.
Y a assez de place pour tous dans ces logements vacants,
Filez nous donc les clés de vos maisons d'vacances !
C'est pas décent d'voir ça tous les ans donc c'est quand
Qu'on verra plus tous ces morts de froid ? Conséquence
D'l'opulence à outrance qu'idolâtre le Tiers-Monde,
Qui n'a pour seule réponse que d'horribles sermons.
Quand il vient dans le Nord pour se sauver d'un monde
Qui est resté bloqué au temps d'Toutankhamon !
Tout le temps courroucé, l'escargot en colère,
Prend la limace de haut, lui serrant le collet :
"Vos mots ne sont que des balivernes !
C'est pas l'hiver qui vous tue mais votre paresse à trouver
Les moyens pour survivre et pour faire société.
Mourir ainsi le prouve, vous êtes inadaptés.
C'est pas d'la cruauté, venez pas sangloter,
On ne cesse de ramper que par la volonté !"
A chacun sa maison, il n'y a pas de raison,
Qu'enfermé dehors reste la population
Qui crève sous les ponts, un frigo de béton
Pour foyer donc cessons de noyer le poisson !
Il faudrait une maison, gigantesque maison
Qui lancerait le défi aux lois de la raison
En donnant vie aux utopies que nous taisons
Et recollerait ensemble les rêves que nous brisons.
Le poison : trop d'prisons, l'inconnu pour voisin,
Les cases d'un mots croisés, pas l'temps d's'apprivoiser
Chacun chez soi tant pis, sauf pour quelques-uns,
Il n'y a pas de chez soi. D'où c'est civilisé ?
On se toise, on pavoise comme tout bons gens de biens
On s'compare, on s'comporte comme une bande de vauriens,
La seule question qui compte, c'est la question : "Combien ?"
Comme avoir le cerveau d'un stupide saurien.
Dont l'envie dans la vie sera de préserver
La sécurité pour la propriété.
On conserve ses faveurs, le reste peut crever
Avec la gueule ouverte, il n'y a plus de pitié.
Les portes sont des frontières, l'autre c'est l'étranger.
Il vient pour déranger, le danger vient de lui.
Il me fait vraiment peur, sûr, il va me manger,
Alors je ferme la porte, la serrure et m'enfuit !
La peur, le pire truc encore pire que l'enfer,
Nous force à vivre des jours sombres à faire frémir ...
Je voudrais la sagesse d'pouvoir aider mes frères,
Au temps des Äsgards, j'aurais pour nom :
Mimir