Amore by Roxanne Turcotte

[EN]
To François
“Amore” (Love) is a tale told through the language of sound. A cinematic approach conveys images and sensations, evoking various destinations midst an amorous universe. Clichés, ‘forbidden’ people and places, wild love stories with a Romanesque flavor. Fiction for the imagination made real, becoming deep musical breaths.
Cinema plays a fundamental role in the musical creative process. The synopsis of the five tableaux presents themes of love: the heart, seduction, waiting, desire, secrets, the unexpected and travel… The music itself becomes an image. The movie theater, the main setting for this story, is still the ideal place for the clandestine tryst. Brushing up against the hand of the man (or woman) beside you, a stranger whose presence is disarming. The only light the shining screen and the illuminated exit sign which divulge an aura of intimacy. The darkness obscures and the sound conceals the unforeseen events of the evening…
On the imaginary screen, these unnatural, untouchable characters become part and parcel of the script, and thusly almost real. These characters, symbolized by human voices, remain fastened to the music, like the images imprisoned in a comic strip, like the images caught on film. They never die; always heroic, they exist only in and of the story.
The sound materials used to evoke the themes are divided into four categories:
1- those of a suggestive nature — the rings of a telephone, unwanted calls, the heart, musical themes (French folk songs such as: “Auprès de ma blonde”, “Reviens veux-tu?”), club music… realistic treatment of the material and anecdotal sounds;
2- the dream-like: synthesized sounds, sampled sounds and those manipulated to alter the source material, the appearance of multiethnic influences in the various musical worlds;
3- the voice: human voices represent unidentified characters and explain the situations; and
4- a leitmotif: rhythmic, suggesting movement, changing location, a destination.
The musical structure is based on human breathing. This impetuous element of love, the impetus of life itself, is marked by amassment leading to climax, a change in the cycle, an ending. The alternating cycle of tension and release is in some way an evolution, a progression, the passing of time, the heart, a breath of life and… a catastrophe! We find this expressed in the repetitive rhythm of the music, in the contours of each tableaux, the leitmotif as well as in the finale: a vague idea of what might be construed as an end, or as an eternal beginning.
Transposed into a musical form, breathing is conjured by extra-musical parameters, such as the lunar cycle, life and death, natural transformations. This form is the constant renewal of matter, of the state-of-being, the ever spiraling growth of the chambered nautilus: Kalpa and Pralaya, Yin and Yang, T’ien-tai, Dhikr… a universal phenomenon. As we grow, the world over respires, aspires with all its might, whatever the medium: music, art, different beliefs or creeds, meditation or prayer…
“Amore” is seduction, passion and… a breath of life.
— Roxanne Turcotte, Montréal [i-94]
“Amore” was realized in the Faculty of Music of the Université de Montréal (1986-88), and at the studios Séducson (Montréal, 1992) and Bruit bleu (Montréal, 1992). With the voices of Judith Bergeron, Daniel Leduc and Roxanne Turcotte. Texts of “Love You”, “Olé-Léa-Léo” and “Trop tard” are excerpted from “Navires de guerre” (War Ships) by Élise Turcotte (Écrits des Forges, 1984). The main source of inspiration is Roland Barthes’s book “A Lover’s Discourse”, with a few allusions in “Olé-Léa-Léo”. Musical allusions can also be found to Yellowman in “L’amore: préambule” and to Wes Montgomery in “T’es le fun téléphone”. “Amore” was awarded the 2nd Prize at the International New Music Composer’s Competition (USA, 1987).
ISWC: T0705063031
[FR]
À François
«Amore» (Amour) est une histoire racontée par le sonore. Une approche cinématographique suggère des images, des sensations et un univers amoureux à travers différentes destinations du monde. Des clichés, des situations ‘interdites’, des histoires d’amour loufoques à saveur romanesque. La fiction pour l’imaginaire devenue réalité et de grandes respirations musicales.
Le cinéma joue un rôle essentiel dans le processus de la conception musicale. Le synopsis de cinq tableaux dépeint des thèmes sur l’amour: le cœur, la séduction, l’attente, le désir, les confidences, les imprévus et le voyage… La musique devient une image par elle-même. La salle de projection, lieu principal de l’histoire, demeure l’endroit idéal pour toute clandestinité amoureuse. Permettant de frôler la main de son voisin (ou de sa voisine) inconnu sans être toutefois repéré, seuls la lueur de l’écran et le panneau indiquant la sortie dévoilent une portion d’intimité. L’obscurité et le son masquent les imprévisibles de cette soirée…
Sur l’écran imaginaire, des personnages surnaturels et intouchables font partie intégrante du scénario et deviennent presque réels. Ces personnages, symbolisés par des voix humaines, demeurent greffés à la musique comme les dessins dans des cases de bandes dessinées ou l’image imprégnée à la pellicule. Ils ne meurent pas, sont héroïques et n’existent que dans les histoires.
Les matériaux sonores utilisés évoquent les thèmes et sont divisés en quatre catégories.
1- Caractère suggestif: sonneries de téléphone, appels indésirables, le cœur, thèmes musicaux («Auprès de ma blonde», «Reviens veux-tu?»), musiques de club… Traitement réaliste de la matière et sons anecdotiques;
2- Le rêve: sons de synthèse, sons échantillonnés et traitements qui déforment la source, intrusion dans différents mondes musicaux par des influences multi-ethniques;
3- Les voix: des voix humaines représentent les personnages non-identifiés et expliquent des situations; et
4- Le leitmotiv: rythmique suggérant un changement de lieu, une destination.
La construction musicale est basée sur la respiration humaine. Cet élément générateur de l’amour et de la vie en général, est mis en application par des moments d’accumulation vers un climax, un changement de cycle et un aboutissement. L’alternance cyclique tension-détente est en quelque sorte une évolution, une progression, le temps qui passe, le cœur, un souffle de vie et… une catastrophe! On la retrouve dans les rythmes répétitifs de la musique, dans la forme de chaque tableau, le leitmotiv ainsi que dans la finale: une idée floue de ce que peut être une fin en soi ou un éternel recommencement.
Transposée à la forme musicale, la respiration est évoquée par des paramètres extra-musicaux tels que le cycle de la lune, la vie et la mort, les transformations naturelles. Cette forme est le renouvellement continuel d’une matière, d’un état, de générations grandissantes d’un échelon à un autre: Kalpa et Pralay, Yin et Yang, T’ien-Tai, Dhikr… phénomène universel. Afin de gravir ces échelons, le monde entier respire et aspire à sa propre force quelque soit le médium: musique, art, croyances diverses, méditation ou prière…
«Amore» c’est la séduction, la passion et… un souffle de vie.
— Roxanne Turcotte, Montréal [i-94]
«Amore» a été réalisée à la Faculté de musique de l’Université de Montréal (1986-88), aux studios Séducson (Montréal, 1992) et Bruit bleu (Montréal, 1992). Avec les voix de Judith Bergeron, Daniel Leduc et Roxanne Turcotte. Les textes de «Love You», de «Olé-Léa-Léo» et de «Trop tard» sont extraits du livre «Navires de guerre» d’Élise Turcotte (Écrits des Forges, 1984). La principale source d’inspiration est le livre «Fragments d’un discours amoureux» de Roland Barthes, avec quelques clins d’œil dans «Olé-Léa-Léo». Puis on retrouve également des clins d’œil musicaux à Yellowman dans «L’amore: préambule» et à Wes Montgomery dans «T’es le fun téléphone». «Amore» a obtenu le 2e prix au International New Music Composer’s Competition (ÉU, 1987).
ISWC: T0705063031
Tracklist
Credits
empreintes DIGITALes, 1994
Image: Anick Lafrenière
IMED 9413_NUM